L'église de Mussey était le siège d'une cure de la collation de l'abbé de Gorze. Le choeur de l'église Notre-dame-en-sa-nativité date de la fin du 12ème siècle, ainsi la dernière travée de la nef mais fût "revoutée" dans la première moitié du 16ème siècle.
Il semble qu'une partie au Nord du choeur n'ait jamais été construite comme l'attestent la corniche et le chainage inachevés. Les autres travées de la nef remontent au 13ème siècle mais celle supportant la tour du clocher fut reprise vers le milieu du 16ème siècle lors de la construction de cette dernière.
La clé de voute de la 4ème travée du collatéral Sud (chapelle de la Vierge) porte les armes de Lorraine: il s'agit probablement des armoiries d'Henri, évêque de Metz et usufruitier de la baronnie de Joinville.
Comme ce dernier décéda en 1504, cette partie fut donc bâtie à la fin du 15ème siècle. Cette époque pourrait également être la période de construction de la 3ème travée. La seconde travée porte les armoiries de France et d'Amboise: en 1742, la moitié de la terre de Mussey passa à la famille d'Amboise, tout d'abord à Charles puis à Jean II son oncle décédé en 1520, elle date donc certainement du premier quart du 16ème siècle (époque probable de la première travée qui porte uniquement les armoiries de France).
Le fronton du portail du porche est daté de 1607 et le portail occidental aurait été rebâti en 1786 par l'entrepreneur La Halle d'Osne le val.
Le collatéral Nord fut élargi et rehaussé en 1785. Des travaux à la tour du clocher et à la chapelle de la Vierge furent menés en 1830: démolition du sommet du mur au Sud qui formait pignon sur la tour du clocher.
Description/ Edifice à plan allongé
La nef est à trois vaisseaux de quatre travées: le vaisseau central et le collatéral Nord sont voutés d'ogives et les travées du collatéral Sud sont couvertes de voûtes d'ogives à liernes et tiercerons et de voûtes de type complexe.
Les trois vaisseaux de la nef sont couverts par un toit unique. Un porche en pierre de taille couvert de tuiles plates précède le portail occidental et l'escalier en vis demi-hors-oeuvre le jouxte du côté Nord.
La troisième travée du vaisseau central supporte la tour du clocher couronnée par un toit en pavillon en ardoise.
Le choeur à travée unique se termine par un chevet plat. La sacristie couverte de zinc est adossée au flanc Sud du choeur. Le porche, la moitié de la façade occidentale et les contreforts sont en pierre de taille et le reste est en moellon avec chaîne en pierre de taille.
Précision sur la représentation
- Des peintures monumentales datées de 1874 dans et sur les voûtes des dernières travées des collatéraux représentent des putti (1) au milieu de rinceaux (2) sur un fond bleu.
- Traces de peinture médiévale avec inscription (difficilement lisible) sur l'arc soutenant la tour du clocher.
- Deux litres funéraires (3) lacunaires: l'une aux armes de la famille Pons de Rennepont et l'autre aux armes de Philippe d'Orléans, prince de Joinville, mort en 1701.
(1) putto (putti au pluriel) est un angelot nu et ailé dans les représentations artistiques.
(2) Le rinceau désigne un motif ornemental constitué d'une "arabesque de feuillages, de fleurs ou de fruits sculptée ou peinte servant d'ornement en architecture ou dans les arts décoratifs).
(3) Une litre funéraire était, sous l'Ancien Régime, une bande noire posée à l'intérieur et parfois à l'extérieur d'une église pour honorer un défunt.
Bibliographie: http://www2.cr-champagne-ardenne.fr/edifices_religieux_52/PA00079156.html
L'église de Mussey-sur-Marne existait au XIIIème siècle. L'acte de vente de bois du Fays de 1277 mentionne que c'était à l'église et sur corps saints que les habitants de Mussey devaient tous les dix jours jurer à leur seigneur de lui payer fidèlement la redevance d'un quarteron d'avoine....
L'église de Mussey-sur-Marne possède un tabernacle de toute beauté ainsi qu'un retable. Il est l'oeuvre de Jean-Baptiste BOUCHARDON, père du célèbre sculpteur de ce nom. Ils furent réalisés entre1702 et 1708. (Archives communales de Mussey, série GG, n° 17).
Le 12 juillet 1626, dans une de ses tournées épiscopales, l'évêque de Chalons consacra à Mussey les trois autels existants dans l'église: le principal en l'honneur de Notre Dame, le deuxième en l'honneur de saint Vincent (aujourd'hui autel de la Vierge) et le troisième en l'honneur de saint Roch (aujourd'hui autel saint Nicolas).
La nef principale était seule pavée en 1698. Le pavé était même en très mauvais état. Les collatéraux en furent pourvus en 1728.
Les seuls bancs qui existaient dans l'église en 1698 étaient occupés par le seigneur et les officiers de la justice qui se plaçaient dans la nef principale. Le reste des paroissiens n'eurent de bancs qu'en 1704. Le procès-verbal d'une visite épiscopale du 16 juin 1704 constate que les bancs ne sont pas uniformes dans la nef. Très probablement, il n'y en avait encore pas dans les collatéraux. Un autre procès-verbal de 1728 mentionne que les bancs sont considérés comme étant en bon état.
On ne remarque dans l'église de Mussey aucune pierre tombale, et les procès-verbaux des visites épiscopales des XVIIème et XVIIIème siècle ne font mention d'aucune sépulture dans l'église. On pourrait être tenté de croire sur la foi de ces documents, que, contrairement à un usage généralement suivi pour les personnes de marque, qu'on n'a inhumé aucun personnage dans l'église de Mussey; ce serait une erreur. Il a été relevé dans les registres des actes d'inhumation de la paroisse (archives de Mussey, série GG, n° 3, 4 et 5) les sépultures suivantes :
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Dame Anne de ROMMECOURT, épouse de Pierre Pons, seigneur de Mussey en partie, décédée à Mussey le 28 février 1686, inhumée le lendemain 1er mars, au choeur de l'église.
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Dame Claudine CHUTIN, décédée à Mussey à l'âge de 74 ans, inhumée au parvis de l'église le 21 décembre 1687.
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Henry PIERRET, curé de Mussey, décédé le 22 avril 1725, à l'âge de 69 ans, inhumé le lendemain au portail de l'église.
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Dame Caterine LECLERC, fille de messire Antoine Leclerc, bailli de Joinville, seigneur de Vrainville et dame Caterine Vautier, son épouse. Epouse en 1ere noce de messire Pierre de Pons, chevalier, trésorier de France et seigneur de Mussey; épouse en seconde noce de messire Jean-François de Bérouille, sieur de Villandré, chevalier et capitaine de cavalerie au régiment de Lévi; décédée en son château de Mussey, à l'âge de 36 ans, le 21 août 1731, inhumée le lendemain au choeur de l'église.
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Jean-Charles de Bérouille de Villandré, fils de sieur et dame de Villandré, seigneur de Mussey, décédé à Mussey à l'âge d'environ 7 ans, inhumé le 02 octobre 1731 au choeur de l'église près de la tombe de sa mère.
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Messire Jean-François de Bérouille, sieur de Villandré, chevalier et capitaine de cavalerie au régiment de Lévi, seigneur de Mussey, décédé en son château de Mussey le 18 septembre 1732, à l'âge d'environ 46 ans, inhumé le lendemain au choeur de l'église, au côté droit et près de la défunte dame Caterine Leclerc, son épouse.
Bibliographie: Histoire de village de Mussey par Ernest MALLET - 1889 extrait du livre III - La Paroisse, chapitre I
L'église de Mussey-sur-Marne, inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 04 octobre 1932, est propriété de la commune.
De base XIIIème (choeur et une partie de la nef), elle a été profondément transformée au XVIème siècle (voûtement du choeur, construction du clocher, agrandissement de la nef). Le proche a été rajouté au XVIIème et reconstruit semble t-il au XVIIIème siècle, période pendant laquelle le bas-côté nord a été élargi et rehaussé (1786). De nombreuses réparations sont effectuées aux XVIIIème et XIXème, notamment sur les toitures et le clocher (réfection des couvertures menaçant ruine, démolition du sommet du mur au sud de la chapelle de la Vierge qui formait pignon sur la tour du clocher). Plus récemment, un drain est posé le long du bas-côté nord (1990) et les arcades sud de la nef sont étayées (1993) suite à l'instabilité constatée (témoins mis en place en 1191 et 1196). Enfin, la couverture en zinc de la sacristie a été refaite en 2007.
Les désordres importants constatés depuis de très nombreuses années sur les piles sud et sur le clocher de l'édifice ont conduit la commune à faire réaliser d'importants travaux de restauration.
Ces désordres sont le résultat d'une accumulation de causes:
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le clocher est surdimensionné par rapport aus structures de support.
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le clocher est conçu (arcs de décharge) de telle sorte que toutes les charges sont reportées dans les quatre angles épaulés de contreforts, initialement prévus pour redescendre au droit des piles de la nef jusqu'au niveau des fondations.
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les travaux réalisés aux siècles précédents ont fragilisé la structure; la superposition du plan du clocher avec celui de la nef montre que les contreforts flanquant les angles du clocher, que l'on retrouve dans la nef sur les piles nord, ont été supprimés sur les piles sud. L'arc doubleau par ailleurs doublé, de l'angle sud-ouest supporte tout juste la charge du clocher. Il n'en va pas de même de la pile sud-est dont l'arc doubleau a été déporté vers l'est. De plus, cette pile ne représente pas de maçonnerie homogène (pas de harpage entre les maçonneries reprises au cours du temps).
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les études de sol démontrent de leur qualité. Toutefois les sondages réalisés au niveau des fondations montrent leur bonne exécution mais une fissuration prononcée (pile sur-ouest).
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d'importantes voies d'eau au droit de la couverture du bas-côté sud ont lessivé par percolation le long de la façade du clocher, les maçonneries de la pile. Un sondage (carottage) réalisé en 2010 montre en effet que la pile sud-est est seulement constituée d'un parement mince et d'une maçonnerie de blocage totalement désagrégée.
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La mauvaise conception de la charpente du bas-côté sud (demi-fermes non triangulées, entraits englobés dans la maçonnerie des voûtes) et son altération importante due aux défauts d'étanchéité de la couverture, ainsi qu'une désorganisation des arases créant des points durs.
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le beffroi porte en partie sur la voûte.
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les contreforts du bas-côté sud sont altérés, réduisant le contrebutement des voûtes.
Les conséquences de ces désordres étaient nettement visibles:
- des fissures d'écrasement, principalement au droit des nervures.
- affaissement des voûtes accompagné d'une ouverture des claveaux.
- forte altération des piles sud (fissuration à 30°, ouverture du parement et décohésion de la maçonnerie).
- dévers des structures vers le sud.
- ouverture de la base du clocher (arcs de décharge) et fissuration verticale Est et Ouest, suite aux mouvements des travées sous-jacentes.
- humidité des maçonneries au droit des couvertures non étanches et perte d'enduits.
- altération profonde de la charpente du bas-côté sud suite aux nombreuses fuites; ces altérations commençaient à prendre une certaine importance au niveau de la charpente du choeur.
- d'anciennes réparations de la charpente ont été mal réalisées et ont été reprises afin d'éviter d'autres désordres à moyen terme.
La stabilité de l'édifice était en jeu.
Les travaux ont commencés en novembre 2013 et l'édifice est resté fermé pendant 18 mois. Le 31 mai 2015 l'Evêque de Langres, Joseph de Metz-Noblat a inauguré Notre Dame en sa nativité, en présence de nombreuses autorités et une grande partie de la population de Mussey-sur-Marne.
Les travaux réalisés s'élèvent à la somme de 747 897€ financée en partie par la Commune, la Fondation du patrimoine, la Sauvegarde de l'art français et différentes subventions octroyées par le Conseil général, la Région Champagne-Ardenne, la DRAC, le GIP et la Réserve parlementaire.